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Le futur de l'agriculture suisse est-il collectif? A Orbe, visite d’une ferme aux airs de kolkhoze

<img src="https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/3bef1386-971c-4426-b8ea-b4d3efc67f59/medium" /><p>Plus on est de fourches, plus on rit? En Suisse, le paysan gérant sa ferme seul ou en famille est encore au cœur de l’imaginaire et du droit agricole. Mais de nouveaux idéaux émergent, avec le collectif comme clé de voûte. Pour en savoir plus, nous avons visité la Ferme du Joran, dans le Jura vaudois, où une douzaine de fermiers s’adonnent à un projet qui tient autant de l&#39;agriculture que de l’utopie de gauche.</p><blockquote>
<p><em>«J’ai l’impression que les utopistes sont ceux qui croient qu’on peut continuer l’agriculture industrielle telle qu’elle est maintenant.»</em></p></blockquote>
<p>Un rire discret ponctue la phrase de Dylan Barclay, paysan tout juste quadragénaire, attablé à une table de jardin dans la fraîcheur automnale. Au loin, quelques chèvres en pension paissent sur un terrain trop pentu pour être cultivé. En cette mi-octobre 2023, mon interlocuteur accepte de jouer le guide au sein de la Ferme du Joran.</p><p>Dans cette ferme collective à Orbe (VD), au bord de la rivière éponyme, une douzaine de personnes produisent des légumes, des céréales, du pain et du tofu. L’organisation, qui se veut horizontale, met en avant le respect des terres autant que des «<em>agriculteur.ice.s»</em> qui les travaillent. <em>«Il y en a qui nous imaginent comme utopistes, mais il faut reconnaître que si on ne l’était pas un peu, on n’aurait pas fait tout ça»</em>, ajoute le paysan au bonnet rouge.</p>
<h3><strong>«On a un devoir de production»</strong></h3>
<p>Engagés, les membres de la Ferme du Joran revendiquent de l’être. Militants aussi, parfois, sur leur temps libre. A l’entrée du marché en libre-service, des tracts Uniterre et des exemplaires de la revue <em>Moins</em> côtoient des annonces pour des cours de taï-chi et de classes en forêt. Des affiches «<em>SOS tofu</em>» et «<em>les OGM franchement, c’est nul – et ça pue du cul»</em> décorent le petit réfectoire, dans lequel trône ce qu’on pourrait qualifier de bibliothèque à courges (la collection est encore en cours), dans une atmosphère de récup’ et bricolage.</p><p>      <figure>
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          <img src="/placeholder.png" class="lazy" title="Dylan Barclay fait visiter la Ferme du Joran, le 20 novembre 2023. Il a engagé la réflexion sur la vie paysanne et collective il y a bientôt deux décennies. | Heidi.news / Nina Schretr" alt="" data-src="https://lh7-us.googleusercontent.com/A2NVH0rDYPT4jb_kA4LMYiJ_P6RevbdSCdQI76qk7kj4MUD2t-7BpzapABeHeZFaYjsL372AOlbtF--nGG_rbTUGmGiLY57nB5STTLTIKfeKuI6MDYRRJIlsTik5dTKPYh5AZ6VOx6ydk4JS0y_b8Ys"/>
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        <figcaption>Dylan Barclay fait visiter la Ferme du Joran, le 20 novembre 2023. Il a engagé la réflexion sur la vie paysanne et collective il y a bientôt deux décennies. | Heidi.news / Nina Schretr</figcaption>
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</p><p>La Ferme de Joran est donc un projet de vie, qui mêle autosubsistance, préservation des terres et activité agricole. <em>«La terre est tellement précieuse en Suisse qu’on a un devoir de production»</em>, juge Dylan Barclay. Pratiquement deux décennies séparent le fermier du jeune diplômé en automatique qui rêvait de cultiver des terres avec des amis. Après une formation d’ingénieur agronome à l’Hepia… qu’il ne terminera pas, plus mordu de pratique que de théorie, il finit par lancer la ferme collective en 2017. Cette année, il a décroché un CFC d’agriculteur.</p><a href="/articles/le-futur-de-l-agriculture-suisse-est-il-collectif-a-orbe-visite-d-une-ferme-aux-airs-de-kolkhoze">Voir plus</a>

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