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Homme-chat, moufette sexy ou renard transgenre: bienvenue chez les furries

<img src="https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/728a9bc3-51c9-484e-81f8-5a2bf87d190e/medium" /><p>Pour mon enquête sur les animalistes, je ne pensais pas rencontrer des gens qui SONT des animaux. C’est pourtant le cas des furries, qui aiment se glisser dans la peau de leur animal fétiche – femme-louve, homme-chat, transgenre-renard ou moufette sexy. La communauté est en plein essor, portée par le web social. Plongée dans un monde où la fantasmagorie se pare de poils.</p><p>Il fait gris, en<a href="https://www.youtube.com/watch?v=PMwYZze-gwY" rel="nofollow noopener" target="_blank"> ce samedi printanier à Berne</a>, mais l’ambiance est pour le moins… carnavalesque. Aimtec, une créature alien touffue, fait des mouvements robotisés de la mâchoire, tandis que s’agitent Niji, licorne aux yeux globuleux, Mr. Flausch, un renard qui louche ou encore Pigeon, un putois <em>girly</em>. Ce sont des <em>furries</em>, ces personnes qui aiment les animaux au point de vouloir s’incarner en eux. A poil, au sens propre.</p><p>Depuis deux ans, la communauté des <em>furries</em> suisses organise des balades interactives dans la ville des ours, qui n’aura jamais aussi bien porté son nom. Les participants s’attroupent d’abord au Bärenhöhle <em>(la grotte des ours, ndlr)</em>, le stamm des <em>furries</em> du coin, avant un départ en Vieille Ville. Objectif: faire évoluer leurs <em>fursonas</em>, leurs avatars animaux, dans le vrai monde. Et battre le pavé comme si de rien n’était, au milieu des humains plus ou moins médusés, comme en cette après-midi du 30 avril 2023.</p>
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/PMwYZze-gwY?si=bvKa_IgYKljp9e9H" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture; web-share" allowfullscreen></iframe>
<p>Les <em>furries</em> accostent les bambins pour leur serrer la main et divertissent les passants avec d’étranges petites danses. Certains badauds posent pour des photos groupées ou rient. D’autres tentent de dévier l’attention de leurs bambins interloqués, exprimant un certain malaise face à ces poilus muets. La plupart des costumes sont bon enfant, façon mascotte de hockey bariolée, avec une touche de sophistication en plus: certains ont des systèmes d’aération ou des yeux en verre. Seule constante: pas un centimètre carré de peau humaine n’est visible.</p>
<h3><strong>Un stigmate qui colle aux poils</strong></h3>
<p>À première vue, il peut y avoir quelque chose de ridicule – voire d’inquiétant – chez ces animaux anthropomorphes. Et communiquer en langage humain avec les <em>furries</em> n’est pas une mince affaire. Après avoir écumé les <em>group chats</em> louches et discuté des heures durant avec une femme-louve, un homme-chat ou un transgenre-renard, je me demande comment rendre le sujet sérieux. Qui se cache derrière les masques? Comment interpréter certaines déclarations loufoques de mes interlocuteurs, à l’instar de cette moufette qui me confie ses fantasmes sexuels? Heureusement, les malaises de cet ordre restent anecdotiques.</p><p>«<em>Le commun des mortels nous perçoit comme des êtres étranges,</em> reconnaît Jayrab, un homme-chat lucernois, dans un échange sur Telegram. <em>L’amalgame fétichiste nous colle à la peau, alors qu’il y a un tas de raisons non sexuelles pour se déguiser en furry. Pour moi, être furry c’est simplement choisir mon animal préféré et en faire un personnage qui me correspond. Pour d’autres, il peut y avoir une connexion plus profonde avec l’animal.»</em></p><p>Comme la plupart de ses congénères, le Lucernois a rejoint le mouvement par le biais des plateformes de réalité virtuelle (VR Chat ou… Furality), des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Tik Tok…) ou encore des groupes de discussion sur Telegram. Sans oublier <a href="https://furryfandom.ch/" rel="nofollow noopener" target="_blank">furryfandom.ch</a>, le portail suisse des <em>furries</em>. Ces plateformes, où l’on parle presque exclusivement anglais ou allemand, sont minées par la présence de faux profils, qu’on imagine motivés par la volonté de troller ou l’aura étrangement érotique de la communauté.</p><p>      <figure>
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          <img src="/placeholder.png" class="lazy" title="Furries dans la rue à l&#39;Eurofurence 19, qui s&#39;est tenue en août 2013 à Magdebourg. | Flickr / Torsten Maue" alt="Torsten Maue_Furry Parade @ Eurofurence 19.jpg" data-src="https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/2421d30b-3ad1-4659-ac8a-2307e6a361e1/large"/>
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        <figcaption>Furries dans la rue à l&#39;Eurofurence 19, qui s&#39;est tenue en août 2013 à Magdebourg. | Flickr / Torsten Maue</figcaption>
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<h3><strong>Un loup-garou comme les autres</strong></h3>
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