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Ukraine, ce pays où les femmes portent les enfants des autres

<img src="https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/59b0ec18-c3d5-4f1b-9f4b-4f84b98f7504/medium" /><p>Depuis 2015, l’Ukraine est devenue le principal pays au monde pour la gestation pour autrui, du fait du retrait des principaux pays asiatiques. De quoi permettre à Mercedes, en Argovie, à Cathy et Adriana en Irlande, de devenir enfin mères. Moyennant une somme très inférieure à ce qu&#39;aurait coûté la procédure dans l’autre grand pôle mondial de la GPA: les Etats-Unis.</p><p>A 51 ans, <strong>Mercedes</strong> n&#39;était pas une candidate idéale pour la gestation pour autrui (GPA). La Suissesse avait déjà deux enfants adultes, d&#39;un premier mariage, et à son âge, il ne serait pas évident de produire des embryons de bonne qualité. Pourtant, elle et son mari Roland voulaient ardemment un autre enfant, le premier pour lui. Après plusieurs fécondations in vitro (FIV) ratées, accompagnées de fausses couches, la GPA semblait la seule voie possible.</p><p>En décembre 2020, alors que l&#39;épidémie de Covid-19 fait encore rage, cette thérapeute d&#39;origine portugaise quitte son pavillon au milieu de la campagne argovienne à destination de Kiev. Sur place, elle rencontre les responsables d’une agence trouvée en ligne, Vittoria Vita, qui lui présentent différents forfaits de prestations. Elle choisit l&#39;option VIP, pour un coût de 50&#39;000 euros.</p>
<h3>Mères sur catalogue</h3>
<p><em>«Pour cette somme, on me garantissait un bébé»</em>, dit-elle de sa voix douce. Elle aurait droit à un nombre illimité de FIV et de transferts d&#39;embryons. En cas d&#39;échec, l&#39;agence s’engage à utiliser les ovocytes d&#39;une donatrice. En raison de son âge, elle passe directement à la seconde option. La donatrice doit rester anonyme, mais Mercedes se voit offrir de la choisir dans un catalogue contenant <em>«des photos avec des informations sur son poids, sa taille, la couleur des yeux de ses parents et même ses plats préférés.»</em></p><p>La fécondation, avec les ovocytes de la donneuse et le sperme de son mari, donne six embryons. Pour maximiser les chances de succès, l&#39;agence les teste pour repérer des anomalies chromosomiques, comme la trisomie 21. Cela permet aussi de connaître le sexe du futur bébé. <em>«On nous a dit qu&#39;il y avait trois filles et trois garçons,</em> glisse Mercedes. <em>Mon mari voulait un fils alors nous avons choisi un embryon mâle.»</em></p>
<h3><strong>Un enfant conçu à quatre</strong></h3>
<p>Peu après, Mercedes rencontre celle qui sera la mère porteuse: Yuliia. Mère célibataire de deux enfants, 8 et 11 ans, elle vit à Jitomir, une ville modeste à 140 kilomètres à l&#39;ouest de Kiev. La grossesse prend au premier essai. S&#39;ensuivent neuf mois de communication via WhatsApp. <em>«Yuliia ne parlait pas l&#39;anglais et moi pas l&#39;ukrainien, alors nous utilisions une app de traduction instantanée,</em> explique la Suissesse. <em>Elle nous envoyait des photos de son ventre et des échographies, nous parlait de son quotidien.»</em></p><p>Mi-février 2022, alors que Yuliia est sur le point d&#39;accoucher, Mercedes embarque à nouveau pour Kiev. Mais elle a le cœur lourd. Si près du but, elle se demande si elle n&#39;a pas commis une grosse erreur. <em>«Est-ce que je l&#39;aimerai, ce bébé? Ressentirai-je le même amour inconditionnel pour lui que pour mes deux autres enfants que j&#39;ai portés?»</em>, s&#39;interroge-t-elle.</p><p>Ces questions la taraudent durant tout le vol. A l&#39;arrivée, elle apprend que son fils Cristiano vient de naître et se précipite à l&#39;hôpital. A la vue du nourrisson, ses craintes s&#39;évaporent. <em>«Coup de foudre au premier regard»</em>, souffle-t-elle, son soulagement encore perceptible.</p>
<h3>Mères porteuses en fuite</h3>
<p>L&#39;expérience de Mercedes reflète celle des 2000 à 3000 couples qui se tournaient vers la gestation pour autrui en Ukraine chaque année avant la guerre. Le pays a émergé comme une destination de premier plan pour cette pratique aux alentours de 2015, lorsque plusieurs pays asiatiques l&#39;ont prohibée. <em>«Le gouvernement indien a interdit la GPA pour les couples étrangers homosexuels en 2013, puis pour tous les non-Indiens en 2015»</em>, explique William Houghton, patron de l’agence américaine Sensible Surrogacy, créée pour aider les couples à naviguer la GPA.</p><a href="/articles/ukraine-ce-pays-ou-les-femmes-portent-les-enfants-des-autres">Voir plus</a>

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