Oddbean new post about | logout
 Heidi.news

Le «miracle» Ferrero, ce n'est que pour le Piémont

<img src="https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/6db80902-d121-4b44-92a9-f454c66c6357/medium" /><p>Il y a deux régions en Italie où le fabricant du Nutella pousse la culture des noisettes dont il a tant besoin: les collines des Langhe, dans le Piémont, région d&#39;origine de Ferrero, où les champs, les cultivateurs et les ouvriers sont choyés. Et le Latium, où il faut cultiver en quantité, quitte à noyer la région de pesticides. Ferrero a bien essayé la Turquie, premier producteur mondial, où la firme italienne a gagné une situation de monopole, mais les cultivateurs y sont furieux.</p><p><strong>Résumé de l’épisode précédent.</strong> <em>Pendant la guerre, privé de cacao, le chocolatier Pietro Ferrero a une idée de génie: remplacer la fève par des noisettes, qui jusque-là nourrissaient les cochons. Son fils Michele invente le nom, Nutella, et fait de cette bombe calorique le symbole de l’Italie triomphante de l’après-guerre.</em></p><p>Il y a des histoires que tout le monde ici vous raconte avec les yeux qui brillent. Saviez-vous que dans les pauvres années cinquante, Michele Ferrero avait mis en place un système de transport pour les ouvriers? Des bus Ferrero ressemblant à des modèles réduits de Dinky Toys allaient chercher les gens dans les montagnes le matin, les conduisaient à l&#39;usine d&#39;Alba et les ramenaient huit heures plus tard, quel que soit l&#39;endroit où ils habitaient. A la tombée de la nuit, tout le monde était rentré chez soi.</p><p>Saviez-vous que Michele Ferrero a ainsi enrayé l&#39;exode des habitants de l&#39;Alta Langa, dans le Piémont? Les familles envoyaient généralement un de leurs membres, leur fils ou leur fille préférée, à l&#39;usine d&#39;Alba, afin que les autres puissent continuer à travailler dans les champs. <em>«Michele Ferrero allait personnellement voir où le bus pouvait faire demi-tour sur les routes de montagne, qui n&#39;étaient souvent même pas asphaltées»</em>, raconte un intermédiaire de la noisette de Cortemilia. Sur la place du village, une noisette monumentale rappelle cette histoire.</p>
<h3>Un luxe inouï</h3>
<p>Les gens n&#39;avaient pas besoin de s’exiler en ville avec leur famille, où ils auraient dû vivre comme de pauvres paysans déracinés dans un taudis de location. Ils pouvaient rester là où ils étaient, continuer à mener leur vie habituelle, et s&#39;ils voulaient cultiver des noisettes, ils avaient un acheteur sûr avec Ferrero, qui leur faisait un bon prix et prenait toute la récolte. A Noël, un colis arrivait de l&#39;usine, avec des choses que l&#39;on ne voyait pas ailleurs dans la région: de l&#39;huile d&#39;olive vierge véritable, du café, des pâtes, du riz, un pot de Nutella bien sûr et un morceau de vrai parmesan. Un luxe inouï à l&#39;époque. De gros et lourds paquets de Noël que les familles attendaient avec impatience tout au long de l&#39;année.</p><p>Et Michele Ferrero a fait bien plus encore pour les gens. Des colonies de vacances bien encadrées pour les enfants de paysans dans les plus beaux endroits du Piémont. Des projets sociaux pour les retraités – là aussi, du jamais vu. Ferrero payait bien et offrait aux collaborateurs prometteurs des possibilités d&#39;avancement, formation et perfectionnement compris. Il y avait des prix pour les chauffeurs de bus fidèles – Michele Ferrero leur remettait toujours personnellement la médaille et le chèque –, chacun lui avait serré la main au moins une fois et au cours de sa vie, il s’est rendu chez tout le monde.</p>
<h3>Des bottes et des pelles</h3>
<p>Mais c&#39;est lors des inondations catastrophiques que la légende Ferrero a culminé. Les 5 et 6 novembre 1994, les villes de la plaine du Piémont ont été submergées, Alba a été entièrement recouverte de boue, usines Ferrero comprises. Six semaines avant Noël, les lignes de production de Nutella, Ferrero Rocher, Mon Chéri et des œufs surprise étaient désespérément perdues, 4000 emplois étaient menacés. Or le 7 novembre, l&#39;ensemble du personnel et les proches se sont retrouvés devant les portes de l&#39;usine, chaussés de bottes en caoutchouc et armés de pelles, beaucoup ayant quitté leurs propres propriétés inondées. Au bout de deux semaines, les dégâts les plus importants avaient été réparés et la reconstruction a pu commencer. <em>«Et je vous promets que nous allons rouvrir des usines plus grandes, plus efficaces et avec plus d&#39;emplois»</em>, a annoncé Michele Ferrero.</p><p>Il a tenu parole. On appelle ça le «miracle Ferrero». Il existe une photo émouvante à ce sujet: on y voit le fils aîné de Michele, Pietro, debout avec un micro à l&#39;arrière d&#39;un camion sur le site de l&#39;usine, s&#39;adressant à une foule immense. Les hommes et les femmes ont fait du bon travail. Un témoignage inhabituel de l&#39;amour de l&#39;usine, de l&#39;employeur, du travail. Et Michele Ferrero avait bien mérité cet amour avec ce qu&#39;il avait fait pendant près de 40 ans pour la région et ses habitants. Il s&#39;en était bien sorti, et on le lui rendait bien.</p>
<h3>Une mise en scène</h3>
<a href="/articles/le-miracle-ferrero-ce-n-est-que-pour-le-piemont">Voir plus</a>

https://www.heidi.news/articles/le-miracle-ferrero-ce-n-est-que-pour-le-piemont

#Presse #heidi #Suisse