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Le CICR à Gaza: que faire quand les deux parties violent le droit?

<img src="https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/27e02d18-32bf-44f8-8c84-160e8118d460/medium" /><p>En 2005, Israël a retiré ses colons de la bande de Gaza, en y maintenant un strict contrôle et des campagnes militaires à répétition. S’ensuivent des combats fratricides entre le Fatah, issu de l’OLP, et le Hamas islamiste, qui en sort vainqueur en 2007. Avant même le 7 octobre 2023, Gaza devient alors le cauchemar humanitaire que l’on sait, où le CICR a de la peine à rester neutre quand tout le monde déroge aux Conventions de Genève.</p><p><em>L’intensification de la colonisation de la Cisjordanie ne cesse pas, malgré les accords d’Oslo en 1993 et l’installation d’une Autorité palestinienne y disposant d’une autonomie relative. La montée en puissance du Hamas à Gaza entraîne des affrontements répétés avec l’armée israélienne, et des guerres ouvertes, limitées, mais qui voient le nœud coulant du blocus de Gaza se resserrer à chaque fois.</em></p><p><em>La résistance palestinienne historique disparaît progressivement de la bande de Gaza, qui passe sous le contrôle du Hamas sans qu’Israël ne semble vouloir l’empêcher. Le calcul d’une division du camp palestinien finira même par se retourner contre Israël.</em></p><p><em>Dans ce contexte inextricable, le CICR voit son utilité de médiateur et de facilitateur confirmée, en particulier dans le maintien de relations entre des adversaires qui passent sans prévenir d’apaisements en affrontements. Complexité qui s’aggrave du fait que certains combattants sortent des critères qui définissent une armée nationale et que le Hamas n’hésite pas à cibler des civils.</em></p>
<h3>2012 – 2018: Israël et la bande de Gaza</h3>
<p>Ces témoignages de délégués de la Croix Rouge internationale ont été recueillis avant le dernier conflit à Gaza, démarré le 7 octobre 2023. </p>
<h4>Carlos Bauverd</h4>
<p>Le délégué sur le terrain a une responsabilité, qui ne peut être guidée par personne, si ce n&#39;est par son âme, par sa pertinence, par sa neutralité, par son approche non passionnelle, non émotionnelle, ne cédant à aucune forme de sensiblerie. Ce qui n&#39;enlève rien au drame de ce qu&#39;il peut ressentir, à l&#39;impact que cela va avoir sur sa vie, à l&#39;empreinte, à la marque qu’il va traîner jusqu&#39;à la fin de ses jours : des morts, des cadavres, des meurtres, des crimes de guerre. Ça va l&#39;accompagner dans son sommeil, sa vie entière. Ça va faire partie de son paysage onirique. Il n&#39;y échappera pas. </p>
<h4>Jacques de Maio</h4>
<p>Le Proche-Orient, c&#39;est le contexte où l&#39;exercice de la neutralité est le plus complexe, le plus intéressant aussi. J&#39;ai vécu en Palestine occupée et en Israël. Au total, sept ans de ma vie. Cela m&#39;a permis d&#39;y être à des moments clés et de rencontrer des personnages ont marqué l’histoire.</p><p>Les acteurs de ce conflit, il y en a deux. </p><p>A Gaza, j’ai discuté à plusieurs reprises avec Cheikh Yassine, le fondateur et leader historique du Hamas (tué en 2004 par un bombardement israélien). Notamment sur le fait de faire exploser des bombes dans des bus israéliens. Est-ce acceptable ou pas? Non, ça ne l&#39;est pas, clairement pas, malgré la légitimité de la cause de l&#39;autodétermination palestinienne.</p>
<h3>Les punitions collectives</h3>
<p> Deux heures plus tard, vous êtes en face d’un général israélien qui vous explique que des mesures de rétorsion collective vont être mises en œuvre pour répondre à une telle ou telle action terroriste. Or les punitions collectives sont contraires aux principes du droit humanitaire. Et là, on est dans un contexte conventionnel, celui de la quatrième convention de Genève, quand bien même les Israéliens réfutent cette application. Les arrêts de la Cour internationale de justice, les résolutions du Conseil de sécurité et de l&#39;Assemblée des Nations unies permettent d’affirmer fermement qu&#39;il y a une occupation par Israël des territoires palestiniens, ce qui est évidemment contesté par Israël. </p><p>Et vous devez serrer la main aux deux. Et vous devez comprendre les éléments qui font que l&#39;un va défendre l&#39;indéfendable et l&#39;autre va défendre l&#39;indéfendable.</p><a href="/articles/le-cicr-a-gaza-que-faire-quand-les-deux-parties-violent-le-droit">Voir plus</a>

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