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 Heidi.news

«Pour être curateur, il faut être rigide»: l’avocat mis en cause dans notre enquête s’exprime

<img src="https://heidi-17455.kxcdn.com/photos/bb0448b6-b809-4503-bd53-361e9f8f48f4/medium" /><p>Mis en cause par des protégés ou des proches de protégés rencontrés dans le cadre de cette enquête, Maître Luc Elaret, avocat-curateur à Genève, a accepté de rencontrer Heidi.news, sous réserve qu’aucun dossier précis ne soit abordé et que son nom ne soit pas cité. Selon sa conception, le curateur est «un chien de garde».</p><p>L’affaire s’est révélée plus facile qu’anticipé. Quelques heures après avoir été approché par e-mail, Maître Luc Elaret <em>(nom modifié à sa demande)</em> accepte le principe d’un entretien. Le nom de cet avocat, connu sur la place de Genève pour multiplier les mandats de curateur, est revenu plusieurs fois dans la bouche de témoins rencontrés dans le cadre de cette enquête, en des termes très peu élogieux.</p><p>Dans <a href="https://www.heidi.news/explorations/a-geneve-de-la-curatelle-au-cauchemar/curatelle-cherement-payee-j-ai-besoin-de-savoir-si-je-me-suis-fait-rouler-dans-la-farine" rel="nofollow noopener" target="_blank">l’épisode 3</a>, un ancien policier de 50 ans l’ayant eu comme curateur pour des problèmes d’addiction et d’anxiété, nous le décrit comme «<em>très sec, arrogant presque».</em> Il s’indigne d’avoir reçu une facture – 25’000 francs en deux ans et demi – bien supérieure à la somme annoncée par l’avocat en début de curatelle. Dans <a href="https://www.heidi.news/explorations/a-geneve-de-la-curatelle-au-cauchemar/qui-se-souvient-d-emilie" rel="nofollow noopener" target="_blank">l’épisode 1</a>, nous décrivions la situation d’Emilie, 96 ans, qui s’est indignée des manières brusques de Luc Elaret avant, perdant en autonomie au fil des ans, de se murer dans sa maison.</p>
<ul>
<li><p>«<em>J’ai toujours plaisir à évoquer une partie de mon métier. Par contre, nous sommes bien d’accord sur le fait qu’il ne s’agira en aucune façon d’évoquer tel ou tel dossier en particulier</em>, précise l’intéressé. <em>Ma conception du secret est absolue.»</em></p></li>
<li><p>Dans un nouvel échange le lendemain, Luc Elaret pose une deuxième condition: prendre connaissance à l’avance des questions qui lui seront posées. Le cadre de l’interview s’annonce contraint, mais l’enquête exige que nous le rencontrions. Nous nous plions à cette demande.</p></li>
<li><p>La troisième condition sera formulée après l’entrevue. <em>«Je n’entends pas être cité nommément dans votre article»</em>, écrit Me Elaret après avoir, dit-il, sollicité sans succès le TPAE pour être délié du secret concernant ses protégés.</p></li>
</ul>

<h3><strong>Ambiance glaciale</strong></h3>
<p>Nous nous retrouvons à son étude le jour convenu, sous une météo déjà estivale. Pourtant, dès les politesses d’usage échangées, l’ambiance vire au glacial. Physique sec, petites lunettes, lèvres pincées et costume anthracite, l’avocat-curateur est sur la défensive. Il se racle la gorge et s’agace: «<em>J’ai l’impression d’être agressé, je ne comprends rien</em>», dit-il, avant d’insister pour faire cette mise au point : «<em>Je suis avocat généraliste. L’activité de curateur n’est pas mon travail principal. Je travaille depuis de longues années dans le domaine de la protection de l’adulte et de l’enfant, pour une partie de mon temps seulement. Je n’ai pas envie qu’on me colle une étiquette professionnelle.</em>»</p><p>À mesure que les minutes s’égrènent, l’atmosphère se décrispe. L’avocat se détend, s’anime sur sa chaise, et finit par se révéler intarissable. À dire vrai, l’entretien relève plus de la conversation à sens unique que de l’interview journalistique: les conditions fixées interdisent d’aborder des points précis soulevés par les protégés de Me Elaret ou de le faire réagir aux affirmations mettant en cause son travail ou son comportement. Pas de place pour les  questions qui fâchent: les dés sont pipés. Nous le laissons donc s’exprimer sur la vision qu’il a de son métier, des personnes sous protection en général et des rapports entre les curateurs privés et le TPAE.</p>
<h3>Témoignage d’un curateur décrié</h3>
<p>Quand le rendez-vous s’achève, deux heures se sont écoulées pendant lesquelles Me Elaret a parlé sans quasiment s’interrompre. L’auteure de ces lignes a noirci les pages d’un demi cahier de notes d’où ne transpire pas une empathie excessive. En voici les extraits les plus intéressants ou révélateurs.</p><a href="/articles/pour-etre-curateur-il-faut-etre-rigide-l-avocat-mis-en-cause-dans-notre-enquete-s-exprime">Voir plus</a>

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